Mémoire d'un politique ( brouillon et inachevé )

Ce fut à cette époque.
Throdd était en pleine rédaction. Il écrivait ce qui serait pour nous l'indispensable et l'unique guide en ces terres. Un vieux monceaux de feuilles racornies et liée grossièrement par une cordelette, voilà à quoi ressemblait son pamphlet, son unique pamphlet : " De la surpopulation elfique en Lorndor : Comment y remédier ? "

Ayant un ancêtre commun, ma famille et la sienne se fréquentaient souvent. Tout les trente six du mois se tenait un grand banquet. Les plus agées, à peine installer, se mettaient à discuter. Le rire taillait peu à peu sa place dans le flot de parole. Et entre la fin du plat principal et l'arrivée du désert, les discutions sérieuses faisaient leur apparition. Cela n'était pas sans entrainer de violente disputes qui dégénéraient parfois en une valse de coup de poing. Seul la peau des bedaines remplis de victuailles et d'alcool parvenaient par les miracles de la digestion à calmer tout ce petit monde.
Curieux et indifférent à la vue d'un spectacle qui se répétait inlassablement mais dont on ne peut détourner les yeux, Throdd et moi même parlions peu. Cependant vers la fin du repas, pendant le brouhaha des polémiques, il lui arrivait de m'entretenir de ces projets d'écritures, et des idées qu'ils contenaient. L'admiration que je lui vouais, tel le petit frère à son ainé, fit que je pris pour argent comptant toute ses idées, ainsi que tout ses rêves. Je me voyais déjà dans ce monde où chaque nains seraient un petit propriétaire ayant une parcelle du Lorndor à gérer. J'imaginais déjà les postures dans lesquels l'index pointé, j'enverrais elfes et autres canailles travaillaient dans mes champs.
Galvanisé par la vision d'un destin à portée de mains, je franchis pour la première fois les longues murailles qui entouraient notre beau royaume. J'avais trente neuf ans, j'étais jeune, et j'avais envie d'en découdre. Mes premières passes d'armes se passèrent tant bien que mal et peu à peu, je progressais. Si aujourd'hui, j'ai oublié les noms des premiers être que j'ai affronté, jamais je n'ai oublié ma première bataille.

Cette première bataille, je l'avais fait au coté des DDW- Le clan où Throdd avait choisit de poser sa pomme. Il avait bien fait son choix, ce clan était à son image. Nationaliste, bagarreur, aimant les sous et la bière et indifférent à tout le reste. J'avais donc suivi ses pas.
Ses même pas qui m'avait conduit sur cette grande plaine - j'apprendrais plus tard qu'elle se nommait mur de lumière - où ceux de la crevasse et leurs alliés bataillaient contre l'Alliance.
Après avoir eu vent de cette grande bataille, autour d'une bière, nous avions décidé que nous devons être de la partie. On se devait d'en être. Tous ses étrangers agonisant, si près de nos terres...et nos haches qui ne demandaient qu'à abréger leur souffrance. On devait y aller.
Bargul décidât donc de prétexter que ceux de la crevasse nous avez promit de l'or contre notre aide pour justifier notre venue. Il leur avait envoyé une missive pour leur dire qu'on venait en soutien...mais en réalité, on avait prévu de tuer tout ce qui grouillait là-bas. Il ne méritait pas mieux.
Mais le destin est volage et à peine arrivé sur le champs de bataille, on en fut chassé. Moi même, je me rappelle y être tombé deux fois. On voulait encore y retourner mais déjà la bataille touchait à sa fin.
N'ayant tuer ni alllianceux, ni DTC, on retenait de nous que les discours qui faisait de nous des mercenaires au services de la neutralité. Cela nous causa peut être du tord. Je n'en sais rien. Bargul décidat

...

un premier jet

Citation :

Je suis Hokno, patriote zélote et destructeur des monde !
Sachez le car je peux vous tuer, moi, le contre apôtre de la vérité !

L'écriture est sacré. Celui qui s'en sert touche au sacré, et revêt la toge du sacré. Par l'écriture, nous autres nains, avons toujours vaincu. Ce qui est écrit devient réalité. Les runes que nous gravons n'obéissent à rien d'autre qu'à cette conviction originelle. Si la plume caresse le papier, le marteau casse la pierre et révèle la vérité. Et cette vérité qu'on a voulu voir apparaitre, apparait. Tel furent les paroles du créateur de l'Histoire.

Le nain n'est point vaniteux. Il a au fond de lui l'assurance des Dieux. Le nain est mou, son ventre gonflé est mou comme l'argile dont il est issu. L'argile est dur, l'argile est mou. Le nain est mou, le nain est dur. De ce fait, le nain ne peut être qu' inconstant, il oscille entre la clarté illusoire de l'eau et son destin de pierre. Car la pierre de l'origine, dégrossi par les Dieux, est amené à être polie, sculptée.
Si le nain aspire avec vanité à rejoindre ses ancêtre, il sait que les gravats du temps l'en empêche. Le nain le sait. Il seul à le savoir. Et seul lui reste son génie et ses outils qu'il sait précieux. Dans la course brève de son existence, si vite fini, il arrivera à son nom d'être cité, d'être chanté. Il n'en restera bientôt rien, il résonnera puis s'éteindra.
C'est pour cela qu'avec ses mains, il formera un entonnoir afin de trôner parmi les siècles. De sa hache, il s'y emploi. Mais du burin, il peut faire face à ce qu'il sera : un colosse parmi les montagnes. Mais un colosse fouetté par le mauvais temps et dont le visage s'effacera.
L'honneur est l'infini qui s'incarne dans l'éphémère. Tel furent les paroles d'un nain aujourd'hui oublié.

Les Dieux nains furent les premiers. Par le souvenir et la tradition, ils le furent. Les autres, les précédents avaient déjà étaient oubliés, damnés dans les spirale de l'oubli. Les Dieux nains sont doubles : Victime et à la fois prophète de l'oubli.
Burkhal, le plus mauvais et par là, le plus présent est le maitre dans cette art. L'amnésie qu'il génère est tel qu'on l'oubli lui aussi. Il est pourtant à l'origine de la soif, la plus insatiable, la plus terrible. Celle qui fait des nains des assoiffés de sable dans un désert doré.
Glambarin, elle, est plus connu, plus apprécié comme la bière dont elle nous a donné le secret. Elle est l'incarnation de cette oubli grandiose - l'oubli de soi- que l'on trouve dans cette terreur joyeuse. Glambarin, généreuse a inventé la nuit pour qu'au matin, l'oubli s'efface sans s'effacer.
Mais la plus suprême des migraines, la migraine de l'oubli suprême qui occupe tant les Hommes est celle du Grand Balgrim qui de sa hache, fait oublier toute vie. Tel furent les paroles du prêtre.

Quand tu sortiras à la quarantaine de la mine, tu ne verras rien. Tu seras éblouis mais tes yeux s'habitueront et tu pourras bientôt discerner la lumière qui sont les éclats du soleil. Sache que cependant, tu ne verras jamais le soleil.
Tu songeras alors la braises de tes fourneaux, que tu pouvais contempler et maitriser pour ton plus grand bien. Tu te souviendras que le soleil imite la braise mais n'est pas une braise. Ne t'y trompe donc pas : il y a la mine et ce qui est dehors comme il y a du quartz et des diamants.
Reste donc loin de ce qui est étranger, à moins d'être un grand orfèvre qui pourra transformer le quartz en diamant - pour ton plus grand bien et ton plus grand confort. Tel furent les paroles du nain esclavagiste.